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Sénalia investit 10 M€ dans ses silos portuaires

« Nous ne voulons pas accroître nos capacités de stockage. Nos investissements dans les silos sont fléchés autour de la qualité pour répondre encore davantage aux attentes spécifiques des marchés », explique Gilles Kindelberger. © A. DUFUMIER

L’opérateur logistique du port de Rouen, Sénalia, a annoncé ce mercredi 23 février un programme d’investissement de 10 millions d’euros pour équiper ses silos dans le sens d’une meilleure valorisation des grains.

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Pouvoir assurer un service autour de la gestion de la qualité des grains est plus que jamais au cœur des enjeux stratégiques pour la logistique céréalière à l’export. C’est ce qui ressortait clairement de notre entretien, ce mercredi 23 février, avec Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia, à l’issue de la publication des chiffres du groupe pour la campagne 2020-2021.

La certification produit de plus en plus importante

Ainsi, pour Sénalia, la priorité d’investissement dans ses silos portuaires est de flécher l’effort autour de la qualité. Le directeur général a ainsi confirmé qu’un programme d’investissement dédié de 10 M€ avait été validé. La volonté est de pouvoir encore ségréguer les lots, mais aussi d’améliorer les capacités de préprocess des grains (nettoyage notamment). L’opérateur estime également que la certification produit devient de plus en plus importante sur les marchés. Il annonce briguer la norme certifiante Iso 22000 pour son silo portuaire sucrier (Robust) pour lequel il est nouvellement lié par un contrat d’un an avec Tereos.

La gestion de la qualité stratégique

Le caractère stratégique de la gestion de la qualité aura particulièrement été mis en relief par la gestion de la récolte 2020, qui fut non seulement mauvaise en volume, mais également très hétérogène. « La qualité des grains était extrêmement variable, que ce soit pour les poids spécifiques, les temps de chute de Hagberg ou bien encore les taux de protéines, souligne Gilles Kindelberger. Face à cela, nous avons adopté une politique de gestion des flux, avec un effort élevé de ségrégation des qualités pour être en mesure de répondre très précisément aux demandes spécifiques des différents marchés. Cela a été une réussite. »

Hausse phénoménale en orge de brasserie

Le directeur général se félicite : « Nos clients ont pu profiter de tout ce travail de tri pour servir les différentes demandes des marchés dont certaines qu’ils n’avaient pas envisagées. Nous avons une capacité de ségrégation des lots très importante avec des cellules de 450 t à 4 500 t. Cette capacité est très attendue par le marché. C’est ce qui explique que nous avons connu un taux de croissance phénoménal de 47 % sur l’orge de brasserie lors de la dernière campagne. »

En lien avec la mauvaise récolte, le chiffre d’affaires de Sénalia a néanmoins chuté de 7 % à 32,9 M€. L’activité céréalière a décru sur la période de 29 % (3 Mt en tout), qu’une hausse de l’activité de services pour le secteur agro-industriel a en partie compensée.

Une possible « guerre du blé »

Concernant la campagne en cours, Sénalia annonce maintenir un objectif de 4 Mt de grains d’ici le 30 juin. Au 31 décembre, 2,4 Mt avaient déjà été chargées par l’opérateur. Face aux menaces géopolitiques dans le secteur de la mer Noire, Gilles Kindelberger évoque la possibilité par le gouvernement russe d’utiliser l’arme alimentaire en asséchant ses marchés export, avec une possible « guerre du blé ». Il insiste sur la nécessité de maintenir une capacité d’export en France et en Europe, afin de maintenir les équilibres alimentaires mondiaux.

Alexis Dufumier

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